Bienvenue

Ouvrez vous à l’espérance vous qui entrez dans ce blog !

Et ne vous croyez pas obligés d’être aussi puissants et percutants que Dante. Si vous avez eu plaisir à lire les lignes qui suivent et s’il vous est arrivé de passer d’agréables moments à vous remémorer des souvenirs personnels heureux de votre vie en Tunisie ; si vous éprouvez l’envie de les partager avec des amis plus ou moins proches, adressez les -- sous une forme écrite mais la voix sera peut-être bientôt aussi exploitable -- à l’adresse : jean.belaisch@wanadoo.fr et vous aurez au moins le contentement d’être lus à travers le monde grâce à l’internet et à ses tentacules.

Vous aurez peut-être aussi davantage c'est à dire que d’autres personnes, le plus souvent des amis qui ont vécu les mêmes moments viendront rapporter d’autres aspects de ces moments heureux et parfois corriger des défaillances de votre mémoire qui vous avaient fait prendre pour vérité ce qui était invention de votre cerveau émotionnel.

Ne soyez pas modestes, tout rappel peut être enrichissant, n’hésitez pas à utiliser votre propre vocabulaire, à manier l’humour ou le sérieux, les signes de richesse (y compris intellectuelle) ou les preuves de la pauvreté (y compris d’un moral oscillant). Vous avez toute liberté d’écrire à la condition que vous fassiez preuve de responsabilité puisque d’une façon ou d’une autre nous représentons tous un groupe de personnes qui a aimé la Tunisie et qui a pour d’innombrables raisons, choisi de vivre sur une autre terre.

Bienvenue donc et écrivez dès que vous en sentirez l’envie.


Un des responsables de ce qui pourrait aussi devenir un livre, si vous en éprouvez le désir !

REMARQUE : Les articles sont rangés par années et par mois .

Dans la rubrique "SOMMAIRE" vous ne trouverez que les premiers articles publiés c'est à dire jusqu'à fevrier 2009. Les autres sont classés sous la rubrique "ARCHIVES DU BLOG".

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vendredi 23 janvier 2009

POÈMES

Lionel LEVY

SOUVENIRS

Les souvenirs viennent en sarabandes
Comme sève en avril sous les bois morts
Ils nous trouvent surpris d’avoir un corps
Ils ont parfum d’orange et goût d’amande

Est-ce vrai ce matin qu’ils nous les rendent
Ces goûts et ces parfums ces désirs forts
Et si nos soifs d’antan n’étaient encor
Qu’au fond d’un vieux buffet grains de lavande

Rêves espoirs faims et vœux infinis
Est-ce déclin sagesse qui vous nie
Ou cet espoir de plus ou moins de vie

Et tous ces morts aimés bonheurs ternis
Rires éteints et fleurs fanées jeunesse
Est-ce blessure encore ou bien caresse

TUNIS
RUE D’ANGLETERRE

Un charrois d’arabats monte vers la fenêtre
Décorés de clameurs musicales. Et puis
Des senteurs de crottins de mulets. Aujourd’hui
Les platanes en fleurs sont ceux qui m’ont vu naître,

Portant leur ombre large qui les fait paraître
Vrais, comme détachés des années qui m’ont fui.
La foule bigarrée, l’anisette et le bruit,
Le bain d’humanité, l’exil et le mal être,

L’Orient de la vie qui n’est pas Delacroix
Mais qui vous prend au cœur, à l’odeur, à l’oreille,
Les pois chiches grillés, la chaleur et le froid

Des hivers pluvieux où le bonheur sommeille,
Trahi de soleil et de vie. Qui me rendra
Mon Afrique d’enfance et la froideur des draps ?


LES BOUGAINVILLÉES

Sur la blanche fraîcheur légère des hauts murs,
Soulignant au ciel clair leurs torsades vrillées,
Amarante, d’insolentes bougainvillées
Se gorgent, éclatant de lumière et d’azur.

Amarante, blanc, bleu, un drapeau ? Un ciel pur
Où rien ne flotte au vent. Ni réveil ni veillée
N’altèrent leur ennui de splendeur dépouillée,
Ni leur joie froide et vive insensible au futur.

Blanc, ce pudique deuil des chastes cimetières,
De la coupole ombrée où dort le marabout.
Tant de beauté ! Existe-t-il une misère,

Des cœurs humiliés ou broyés, des dégoûts ?
Impassible décor, alchimie assagie,
Trompe-l’œil qui n’égare pas ma nostalgie.

JEUNES FILLES EN FLEURS

Déchirure, fraîcheur, rêves, jardins secrets,
Présence de l’absence et chaleur des regrets,
Parfum du souvenir, tendresse, violence,
Vivants marchés aux fleurs des rues de notre enfance,

Que vos rires sont clairs, que ma jeunesse est près,
Jeunes filles en fleur, sous vos feuillages frais,
Quand nous ne savions pas même l’insouciance,
Le long de l’Avenue, vers la Porte de France.

Images d’un passé fuyant mais actuel,
Amour que nos pudeurs habillaient d’ironie,
Je ne crains ni la mort ni l’oubli, je les nie,

Et je recueille en moi votre vie, votre sel,
L’une brune et légère, et l’autre blonde et fine,
Mon Aline, ma sœur et Nelly, ma cousine.

1992



LE SAGE DE SIDI-BOU-SAÏD

Sur la marche chaulée de l’escalier du phare
L’aveugle noir attend, sa blanche djellabah
Et le large turban prêtant au regard las
Et digne l’expression d’une majesté rare.

D’aussi loin qu’il le voit le passant se prépare
Au rite de l’aumône et ralentit son pas,
Ils se saluent d’abord, puis conversent tout bas,
Chacun bénissant l’autre avant qu’il s’en sépare.

Le promeneur explique à son petit garçon
Ce qu’est la sainteté de l’humaine sagesse
Et pendant que le vent du golfe les caresse

Cet enfant que j’étais écoute la leçon
Et du haut du chemin la mer et ce visage
Ont mêlé leur lumière en un même héritage.

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