Bienvenue

Ouvrez vous à l’espérance vous qui entrez dans ce blog !

Et ne vous croyez pas obligés d’être aussi puissants et percutants que Dante. Si vous avez eu plaisir à lire les lignes qui suivent et s’il vous est arrivé de passer d’agréables moments à vous remémorer des souvenirs personnels heureux de votre vie en Tunisie ; si vous éprouvez l’envie de les partager avec des amis plus ou moins proches, adressez les -- sous une forme écrite mais la voix sera peut-être bientôt aussi exploitable -- à l’adresse : jean.belaisch@wanadoo.fr et vous aurez au moins le contentement d’être lus à travers le monde grâce à l’internet et à ses tentacules.

Vous aurez peut-être aussi davantage c'est à dire que d’autres personnes, le plus souvent des amis qui ont vécu les mêmes moments viendront rapporter d’autres aspects de ces moments heureux et parfois corriger des défaillances de votre mémoire qui vous avaient fait prendre pour vérité ce qui était invention de votre cerveau émotionnel.

Ne soyez pas modestes, tout rappel peut être enrichissant, n’hésitez pas à utiliser votre propre vocabulaire, à manier l’humour ou le sérieux, les signes de richesse (y compris intellectuelle) ou les preuves de la pauvreté (y compris d’un moral oscillant). Vous avez toute liberté d’écrire à la condition que vous fassiez preuve de responsabilité puisque d’une façon ou d’une autre nous représentons tous un groupe de personnes qui a aimé la Tunisie et qui a pour d’innombrables raisons, choisi de vivre sur une autre terre.

Bienvenue donc et écrivez dès que vous en sentirez l’envie.


Un des responsables de ce qui pourrait aussi devenir un livre, si vous en éprouvez le désir !

REMARQUE : Les articles sont rangés par années et par mois .

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jeudi 5 novembre 2009

SLAMA Henri - LE PIGEON DE YTRO

LE PIGEON DE YTRO

Parmi les traditions populaires du judaïsme, il existait une coutume exclusivement tunisienne.

Il paraitrait que, dans des temps anciens, une épidémie de peste ou de cholera ( il y en avait beaucoup alors)qui avait décimé l’enfance juive, avait brusquement cessé le jeudi où à la synagogue on lisait les versets de la paracha ( Exode) relatifs à Jethro, le beau-père madianite de Moïse

En souvenir de cette fin d’épidémie, , les tunisiens avaient fait le vœu de célébrer chaque jeudi anniversaire, la fête de Ytro, ou fête des garçons. Rappelons en passant, pour ne pas faire de jalousie, qu’il existe aussi une fête des filles : seoudat el benat.

Pour cette fête de Ytro, il était d’usage dans les familles d’utiliser, en l’honneur des jeunes garçons toute une vaisselle miniature : couverts, assiettes, verres, bouteilles, petites bougies….. Ce matériel était soigneusement mis de coté toute l’année pour servir ce jour là. Comme pour la vaisselle cacher utilisée à Pessah. Et les familles se le transmettaient de génération en génération.

Les mères préparaient donc une dinette spéciale pour cette vaisselle : minis makouds, pâtes en forme, et des mini gâteaux , manicottes, briks au miel , makrouds.

La vedette sur la table était, je ne sais pas pourquoi, un pigeon, de préférence désossé et farci aux œufs et au poulet.

Je me souviens de l’affolement de nombreuses familles tunisoises projetées brutalement à Paris en 1962- 1963, se trouvant dans l’impossibilité de trouver le fameux pigeon chez les marchands de volailles. Catastrophe. Tout s’écroulait. Comment maintenir les traditions dans ces conditions ?. La construction religieuse s’effondrait faute de pouvoir distinguer entre coutumes, superstitions et religion.

Il me souvient que plusieurs groupes avaient, alors, trouvé en dernière minute, trouvé une solution miraculeuse pour sauver leur pigeon farci. Ils avaient trouvé sur les quais, chez les marchands d’oiseaux, parmi les perroquets et les canaris, des pigeons voyageurs, pigeons bagués et ils avaient acheté tout ce que l’on trouvait dans les cages. Un sacrificateur était à leur disposition à Belleville pour égorger les pauvres bêtes et leur permettre ainsi de respecter leur tradition

P.S. je tiens à la disposition du 1 er demandeur ce qui me reste de cette vaisselle de ma petite enfance