Bienvenue

Ouvrez vous à l’espérance vous qui entrez dans ce blog !

Et ne vous croyez pas obligés d’être aussi puissants et percutants que Dante. Si vous avez eu plaisir à lire les lignes qui suivent et s’il vous est arrivé de passer d’agréables moments à vous remémorer des souvenirs personnels heureux de votre vie en Tunisie ; si vous éprouvez l’envie de les partager avec des amis plus ou moins proches, adressez les -- sous une forme écrite mais la voix sera peut-être bientôt aussi exploitable -- à l’adresse : jean.belaisch@wanadoo.fr et vous aurez au moins le contentement d’être lus à travers le monde grâce à l’internet et à ses tentacules.

Vous aurez peut-être aussi davantage c'est à dire que d’autres personnes, le plus souvent des amis qui ont vécu les mêmes moments viendront rapporter d’autres aspects de ces moments heureux et parfois corriger des défaillances de votre mémoire qui vous avaient fait prendre pour vérité ce qui était invention de votre cerveau émotionnel.

Ne soyez pas modestes, tout rappel peut être enrichissant, n’hésitez pas à utiliser votre propre vocabulaire, à manier l’humour ou le sérieux, les signes de richesse (y compris intellectuelle) ou les preuves de la pauvreté (y compris d’un moral oscillant). Vous avez toute liberté d’écrire à la condition que vous fassiez preuve de responsabilité puisque d’une façon ou d’une autre nous représentons tous un groupe de personnes qui a aimé la Tunisie et qui a pour d’innombrables raisons, choisi de vivre sur une autre terre.

Bienvenue donc et écrivez dès que vous en sentirez l’envie.


Un des responsables de ce qui pourrait aussi devenir un livre, si vous en éprouvez le désir !

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vendredi 23 janvier 2009

CHORALE « NOTRE LIEN »

Guy ZÉRAH

Vers 1937 ou 1938, une chorale, composée d’Éclaireurs et d’Éclaireuses, E.I., a été créée à TUNIS.
C’est notre cher Michou NATAF, qui avait à l‘époque 16 ou 17 ans, qui en a assuré très rapidement la direction.
Le répertoire de cette chorale était constitué de chants de la liturgie hébraïque, mais aussi de compositeurs tels que Bach, Mozart, Beethoven, Lulli, Rameau, du folklore français et étranger. Aucune exclusive ! La chorale faisait de la musique, de la bonne si possible, et n’était pas forcément axée sur le caractère religieux.
La chorale a été un lieu de rencontres fort pendant la guerre. André GIDE, qui était réfugié à TUNIS pendant le régime de Vichy, avait demandé à l’écouter, notamment, pour les chants hébraïques. Il avait été étonné de la qualité musicale de la chorale, et fort élogieux. Charles BOISARD, le chef de l’orchestre de TUNIS, avait composé une œuvre spécialement pour la chorale, œuvre qui fut créée lors d’un concert au Théâtre municipal.
Lors d’une grande manifestation au stade de TUNIS en 1940 ( ? ) organisée en soirée par le Scoutisme Français, la chorale, qui avait été accueillie par des quolibets antisémites, a terminé sa prestation sous les acclamations du public qui en redemandait.
Les E.I., ayant été dissous par le régime de Vichy, la chorale a néanmoins continué ses activités clandestinement.
À la libération de la Tunisie, tous les garçons mobilisables sont partis pour la guerre. Certains parmi eux, ont participé au débarquement au sud de la France.
La paix revenue et après le départ de Michou NATAF pour PARIS où il a mené une belle carrière théâtrale, c’est Annie ZÉRAH qui a assumé la direction de la chorale jusqu’à son départ pour ses études à PARIS. La direction a donc encore changé de titulaire en la personne de son frère Guy ZÉRAH.
Les années ont passé et, après l’indépendance de la TUNISIE, la dispersion.
Mais toujours, les E.I. de TUNIS se réunissaient et chantaient !
Lors d’une de ces réunions l’un d’eux, Gilbert GANOUNA, a lancé l’idée de
faire renaître la chorale d’autrefois.
Cette idée a enthousiasmé et, tel le Phénix, la chorale a repris ses activités vers 1975 ou 1976 et a choisi alors le nom de Chorale « NOTRE LIEN » : tout un programme et une profonde signification d’amitié et de fidélité.
Elle s’est produite notamment à la salle CORTOT lors d’un concert mémorable devant un public nombreux.
Une dizaine d’années plus tard, Michou, qui nous a donné à tous le goût du chant choral, a désiré passer la main et la direction a été assurée par Guy ZÉRAH jusqu’à la fin, en 2000.
Chaque année la chorale s’est produite au mois de juin, d’abord, 27, avenue de Ségur, chez les E.I., puis dans un petit théâtre de 200 places de la rive gauche où elle a convié tous ses amis pour l’écouter. Ces soirées, toujours très attendues, ont été mémorables et brillantes.
En 1994 et en 1995, la chorale a participé au festival de chorales de TROYES « Chantons toujours », et a eu un succès flatteur auprès d’un public nombreux.
1938 — 2008, 70 années ont passé. De trop nombreux amis et amies nous ont quittés. Les choristes ont vieilli ; les voix se sont quelque peu altérées, mais la fidélité est restée intacte et profonde pour tous.

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J’ai raconté, par ailleurs, l’histoire de la chorale des E.I. de Tunis qui devint des années plus tard la chorale « Notre Lien » lorsque nous avons repris nos activités à Paris.
Remontons quelques années en arrière pour évoquer un petit souvenir qui ne manque pas de sel.
Ayant été élève du lycée Carnot, j’avais obtenu pour la chorale vers 1947, l’autorisation de répéter dans une des salles de classe du lycée.
Les répétitions avaient lieu tous les samedis après-midi. Un jour que nous répétions, Mr. FOULON, professeur de lettres que j’ai pratiquement eu pendant toute ma scolarité et que j’appréciais énormément car ses cours étaient vivants, passionnants et intelligents, passant dans le couloir, nous a écoutés et est entré.
Il a été très étonné de savoir qu’une chorale répétait dans l’enceinte du lycée et m’a dit spontanément : « Pourquoi ne monterais-tu pas une chorale qui serait celle du lycée ? Tu pourrais étoffer tes effectifs en recrutant des élèves qui auraient envie de chanter. »
Ainsi, grâce à son appui, la chorale à son apogée a compté une quarantaine de jeunes choristes, filles et garçons, de douze à seize ans, tous attentifs, disciplinés et enthousiastes. Des voix d’anges !
Un rêve !
C’est ainsi que la chorale est devenue, pour un trimestre ou deux, la chorale du lycée Carnot et a participé à la distribution des prix en 1947 ou 1948, je ne sais plus , dans la belle salle des fêtes. Après la lecture du palmarès, la chorale est intervenue sous les vivats des jeunes élèves manifestant leur satisfaction.
À la même époque, il y avait à Tunis un orchestre symphonique qui était d’une qualité fort honorable et qui se produisait tous les samedis après-midi au Théâtre municipal. Tous ces concerts étaient d’ailleurs gratuits et très fréquentés.
Je me rappelle qu’à la fin des séances de la chorale, je donnais rendez-vous aux choristes au concert. Ce n’était pas un ordre, mais un conseil très appuyé.
L’action conjuguée de la chorale et des concerts de musique symphonique a été aussi bien pour mes jeunes choristes que pour moi-même une ouverture incomparable vers la musique. Combien d’œuvres n’avons-nous pas écoutées !...
En 1949, j’ai fait mon service militaire au quartier Foch, à Saint Henri, sur la route du Bardo. À la fin de mes obligations militaires, j’ai quitté Tunis pour Paris où je me suis installé.
Mais c’est une autre histoire qui commence…

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