vendredi 23 janvier 2009
POÈMES
RYVEL
(dont nous sommes reconnaissants à madame Tsilla Levy Zerah de nous les avoir envoyés)
KAIROUAN
Un à un, je gravis tes vieux degrés de pierre,
ô sanctuaire,
Minaret, joyau de la ville orientale
- du monde judaïque autrefois capitale,
cité sainte depuis, cœur médian de l’Islam
- refuge de paix, creuset d’âme.
Haut lieu de rêve, Minaret,
je cède à l’appel secret.
J’assume dans la ténèbre la montée
interdite, dans le risque affrontée.
Lente ascension,
élévation
de mon être qui s’exalte
de l’imminente halte.
Irrésistiblement porté par cette quête,
je parviens au faîte
de la tour d’où le Muezzin,
du Nord au Sud, du Levant au Couchant,
cinq fois au long du jour libère l’essaim
des notes mineures de son chant.
En moi le tumulte se calme.Les déserts traversés, voici
l’oasis,
son eau murmurante, ses palmes.
Dans l’étendue aux larges raies,
de silence baignée,
ma prière a jailli, saignée
d’inguérissable plaie.
Marches vibrantes, ô premier cantique,
vieilles tours ciselées,
arbres pathétiques
sur les blondes plaines reculées,
molles terrasses étagées,
ciel d’Orient profusément bleu,
et toi, campagne interrogée,
accueillez les versets hébreux !
La foule islamique,
à mes pieds prosternée,
suspend son souffle dans l’attente mystique.
Le message de mon âme cernée,
linéaire, nu,
du fond des âges venu
mystérieusement s’accorde
à la prière monocorde.
Haut Minaret, hymne de pierre, jet
dans l’azur figé,
d’un chant liturgique note ultime
suspendue en l’abîme,`
j’ai gravi tes degrés dans une ardeur étrange.
Toute une nuit, Jacob dut lutter avec l’Ange….
Sinaï ? Pierre Noire ? Lhassa ? Golgotha ?
tout ce vers quoi mon être se hâta,
haletante montée, inexorable.
Toute prière invoque l’Ineffable….
Mosquée, à peine ai-je entr’ouvert ta porte
- d’un lieu de prière, ô prestige !-
qu’un vague, irrésistible élan,
me soulève, m’emporte,
vertige, vertige !...
Et me voici tout pantelant,
jouet d’une singulière aventure.
Et c’est en moi comme une déchirure.
Présence, absence ?
Ma ferveur n’était pas d’une commune essence.
Lumineuse trouée,
millénaire alliance un instant renouée
entre le Dieu qui se dérobe et l’homme !
Saignée ivre, annihilant arôme,
désarroi de l’âme angoissée,
prière, aveu de lutte renoncée …
J’ai redescendu les marches de marbre.
J’ai retrouvé le sol, la campagne, les arbres,
le paysage d’aura mystique vidé.
…. Et le Peuple abusé ne m‘a pas lapidé.
SOUSSE
En ton écrin de forêt
qu’argente une brise molle,
ta pure haleine fleurait
bon l’olive et l’azerole.
Perle de l’eau la plus rare
dont se sont éteints les feux,
il rôde l’ombre barbare
des soirs ignominieux.
Tu as subi la souillure
des hordes fanatisées.
Nue, étalant tes brûlures,
te voici, gisant, brisée.
Orgueil du Sahel fécond,
errant parmi tes ruines,
j’évoque ton ciel profond,
tes chaudes nuits bédouines
et tes jours blonds, neuve offrande…
La guerre eût dû t’épargner,
toi dont les mille bras tendent
mille rameaux d’oliviers.
(dont nous sommes reconnaissants à madame Tsilla Levy Zerah de nous les avoir envoyés)
KAIROUAN
Un à un, je gravis tes vieux degrés de pierre,
ô sanctuaire,
Minaret, joyau de la ville orientale
- du monde judaïque autrefois capitale,
cité sainte depuis, cœur médian de l’Islam
- refuge de paix, creuset d’âme.
Haut lieu de rêve, Minaret,
je cède à l’appel secret.
J’assume dans la ténèbre la montée
interdite, dans le risque affrontée.
Lente ascension,
élévation
de mon être qui s’exalte
de l’imminente halte.
Irrésistiblement porté par cette quête,
je parviens au faîte
de la tour d’où le Muezzin,
du Nord au Sud, du Levant au Couchant,
cinq fois au long du jour libère l’essaim
des notes mineures de son chant.
En moi le tumulte se calme.Les déserts traversés, voici
l’oasis,
son eau murmurante, ses palmes.
Dans l’étendue aux larges raies,
de silence baignée,
ma prière a jailli, saignée
d’inguérissable plaie.
Marches vibrantes, ô premier cantique,
vieilles tours ciselées,
arbres pathétiques
sur les blondes plaines reculées,
molles terrasses étagées,
ciel d’Orient profusément bleu,
et toi, campagne interrogée,
accueillez les versets hébreux !
La foule islamique,
à mes pieds prosternée,
suspend son souffle dans l’attente mystique.
Le message de mon âme cernée,
linéaire, nu,
du fond des âges venu
mystérieusement s’accorde
à la prière monocorde.
Haut Minaret, hymne de pierre, jet
dans l’azur figé,
d’un chant liturgique note ultime
suspendue en l’abîme,`
j’ai gravi tes degrés dans une ardeur étrange.
Toute une nuit, Jacob dut lutter avec l’Ange….
Sinaï ? Pierre Noire ? Lhassa ? Golgotha ?
tout ce vers quoi mon être se hâta,
haletante montée, inexorable.
Toute prière invoque l’Ineffable….
Mosquée, à peine ai-je entr’ouvert ta porte
- d’un lieu de prière, ô prestige !-
qu’un vague, irrésistible élan,
me soulève, m’emporte,
vertige, vertige !...
Et me voici tout pantelant,
jouet d’une singulière aventure.
Et c’est en moi comme une déchirure.
Présence, absence ?
Ma ferveur n’était pas d’une commune essence.
Lumineuse trouée,
millénaire alliance un instant renouée
entre le Dieu qui se dérobe et l’homme !
Saignée ivre, annihilant arôme,
désarroi de l’âme angoissée,
prière, aveu de lutte renoncée …
J’ai redescendu les marches de marbre.
J’ai retrouvé le sol, la campagne, les arbres,
le paysage d’aura mystique vidé.
…. Et le Peuple abusé ne m‘a pas lapidé.
SOUSSE
En ton écrin de forêt
qu’argente une brise molle,
ta pure haleine fleurait
bon l’olive et l’azerole.
Perle de l’eau la plus rare
dont se sont éteints les feux,
il rôde l’ombre barbare
des soirs ignominieux.
Tu as subi la souillure
des hordes fanatisées.
Nue, étalant tes brûlures,
te voici, gisant, brisée.
Orgueil du Sahel fécond,
errant parmi tes ruines,
j’évoque ton ciel profond,
tes chaudes nuits bédouines
et tes jours blonds, neuve offrande…
La guerre eût dû t’épargner,
toi dont les mille bras tendent
mille rameaux d’oliviers.
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