vendredi 23 janvier 2009
LE CHANT DU COQ
R. SULTAN
Avec un petit groupe de 7 scouts , âgés de 13 à 14 ans , nous faisions une randonnée dans les collines boisées , le long de la frontière algérienne , entre le hameau de Gardimahou et la ville de Tabarka , au bord de la mer ( environ 40 kilomètres ).
Nous étions guidés par le père d'un des scouts , ancien contrôleur civil retraité , qui connaissait parfaitement toute la région qu'il avait entièrement parcouru , le plus souvent à cheval . Il parlait couramment l'arabe et les dialectes de la région .
Aux différentes étapes prévues , dans des abris gérés par les gardes forestiers , des vivres et de l' eau étaient entreposés par leurs soins à notre attention .
A la troisième étape , nous n'avons pas pu accéder à l'abri , et , par conséquent , nous nous trouvions sans vivres , et surtout sans eau , car pas de source à proximité .
Suivant notre guide , toujours gai et plein de ressources , après une heure de marche , nous arrivâmes à un tout petit village , dont les habitant vivaient de quelques cultures à leur usage , et d ' élevage de diverses volailles , chèvres et moutons .
Notre guide salua très courtoisement le chef du village , venu nous accueillir , et lui demanda s'il pouvait , sans que cela démunisse le village , nous fournir un peu d'eau , et un peu de farine , ou quelques légumes .
Le chef du village lui répondit : " ces enfants ont l'air fatigués .installez vous à l'ombre , devant ma maison " . Il nous fit apporter immédiatement de l'eau , et demanda au chef de nous faire patienter , pendant qu'il faisait préparer des vivres .
Après environ trois quarts d'heure , quelques jeunes du villages arrivèrent , chargés de plats fumants , garnis d'un extraordinaire couscous au poulet !
Le chef dit à notre guide : " ceux qui viennent me demander accueil dans mon village sont considérés comme mes enfants , soyez les bienvenus , et qu Allah vous donne la santé "
Après cet intermède aussi beau qu ' inattendu , nous devions reprendre notre chemin , pour rejoindre l'étape suivante avant la nuit .
Le chef du village nous conseilla de passer par une crête qui réduisait le trajet de moitié .
Cette crête s'appelait : " mzara el sardouk " ( le chant du coq ) .
D ' après la légende locale , autrefois , dans le village , un homme avait volé et mangé un coq , en ne laissant aucune trace de son larcin .
Soupçonné par le chef du village , il nia son forfait . Le chef lui demanda alors de venir avec les notables du village sur la crête qui surplombait le village , d'où l' on pouvait voir le tombeau d'un saint homme , Sidi Abdallah . et de jurer sur la tombe du Saint qu'il n'avait ni volé , ni mangé le coq .
Arrivé sur la crête , le voleur , en souriant , jura . Mais , par la puissance de l'Esprit du Saint Homme , le coq se mit à chanter dans son ventre .Et c'est depuis ce temps que cette crête est appelée par le habitants de la région " mzara el sardouk " .
Cet accueil et cette légende , et bien d'autres histoires locales que j'ai toujours écouté avec attention et plaisir , ont contribué à m'attacher à cette Tunisie que j'aimais vraiment .
Je suis un peu triste d'avoir constaté qu ' une grande partie de la population tunisienne a fait un amalgamme entre quelques colonialistes , qui étaient loin d'être les plus nombreux , et les autres habitants , non musulmans , qui ne demandaient qu' à vivre en paix et en bonne intelligence avec tous .
Nous garderons quand même un souvenir lumineux de notre adolescence dans ce pays,
en dehors du fait que c'était notre jeunesse.
Avec un petit groupe de 7 scouts , âgés de 13 à 14 ans , nous faisions une randonnée dans les collines boisées , le long de la frontière algérienne , entre le hameau de Gardimahou et la ville de Tabarka , au bord de la mer ( environ 40 kilomètres ).
Nous étions guidés par le père d'un des scouts , ancien contrôleur civil retraité , qui connaissait parfaitement toute la région qu'il avait entièrement parcouru , le plus souvent à cheval . Il parlait couramment l'arabe et les dialectes de la région .
Aux différentes étapes prévues , dans des abris gérés par les gardes forestiers , des vivres et de l' eau étaient entreposés par leurs soins à notre attention .
A la troisième étape , nous n'avons pas pu accéder à l'abri , et , par conséquent , nous nous trouvions sans vivres , et surtout sans eau , car pas de source à proximité .
Suivant notre guide , toujours gai et plein de ressources , après une heure de marche , nous arrivâmes à un tout petit village , dont les habitant vivaient de quelques cultures à leur usage , et d ' élevage de diverses volailles , chèvres et moutons .
Notre guide salua très courtoisement le chef du village , venu nous accueillir , et lui demanda s'il pouvait , sans que cela démunisse le village , nous fournir un peu d'eau , et un peu de farine , ou quelques légumes .
Le chef du village lui répondit : " ces enfants ont l'air fatigués .installez vous à l'ombre , devant ma maison " . Il nous fit apporter immédiatement de l'eau , et demanda au chef de nous faire patienter , pendant qu'il faisait préparer des vivres .
Après environ trois quarts d'heure , quelques jeunes du villages arrivèrent , chargés de plats fumants , garnis d'un extraordinaire couscous au poulet !
Le chef dit à notre guide : " ceux qui viennent me demander accueil dans mon village sont considérés comme mes enfants , soyez les bienvenus , et qu Allah vous donne la santé "
Après cet intermède aussi beau qu ' inattendu , nous devions reprendre notre chemin , pour rejoindre l'étape suivante avant la nuit .
Le chef du village nous conseilla de passer par une crête qui réduisait le trajet de moitié .
Cette crête s'appelait : " mzara el sardouk " ( le chant du coq ) .
D ' après la légende locale , autrefois , dans le village , un homme avait volé et mangé un coq , en ne laissant aucune trace de son larcin .
Soupçonné par le chef du village , il nia son forfait . Le chef lui demanda alors de venir avec les notables du village sur la crête qui surplombait le village , d'où l' on pouvait voir le tombeau d'un saint homme , Sidi Abdallah . et de jurer sur la tombe du Saint qu'il n'avait ni volé , ni mangé le coq .
Arrivé sur la crête , le voleur , en souriant , jura . Mais , par la puissance de l'Esprit du Saint Homme , le coq se mit à chanter dans son ventre .Et c'est depuis ce temps que cette crête est appelée par le habitants de la région " mzara el sardouk " .
Cet accueil et cette légende , et bien d'autres histoires locales que j'ai toujours écouté avec attention et plaisir , ont contribué à m'attacher à cette Tunisie que j'aimais vraiment .
Je suis un peu triste d'avoir constaté qu ' une grande partie de la population tunisienne a fait un amalgamme entre quelques colonialistes , qui étaient loin d'être les plus nombreux , et les autres habitants , non musulmans , qui ne demandaient qu' à vivre en paix et en bonne intelligence avec tous .
Nous garderons quand même un souvenir lumineux de notre adolescence dans ce pays,
en dehors du fait que c'était notre jeunesse.
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