Bienvenue

Ouvrez vous à l’espérance vous qui entrez dans ce blog !

Et ne vous croyez pas obligés d’être aussi puissants et percutants que Dante. Si vous avez eu plaisir à lire les lignes qui suivent et s’il vous est arrivé de passer d’agréables moments à vous remémorer des souvenirs personnels heureux de votre vie en Tunisie ; si vous éprouvez l’envie de les partager avec des amis plus ou moins proches, adressez les -- sous une forme écrite mais la voix sera peut-être bientôt aussi exploitable -- à l’adresse : jean.belaisch@wanadoo.fr et vous aurez au moins le contentement d’être lus à travers le monde grâce à l’internet et à ses tentacules.

Vous aurez peut-être aussi davantage c'est à dire que d’autres personnes, le plus souvent des amis qui ont vécu les mêmes moments viendront rapporter d’autres aspects de ces moments heureux et parfois corriger des défaillances de votre mémoire qui vous avaient fait prendre pour vérité ce qui était invention de votre cerveau émotionnel.

Ne soyez pas modestes, tout rappel peut être enrichissant, n’hésitez pas à utiliser votre propre vocabulaire, à manier l’humour ou le sérieux, les signes de richesse (y compris intellectuelle) ou les preuves de la pauvreté (y compris d’un moral oscillant). Vous avez toute liberté d’écrire à la condition que vous fassiez preuve de responsabilité puisque d’une façon ou d’une autre nous représentons tous un groupe de personnes qui a aimé la Tunisie et qui a pour d’innombrables raisons, choisi de vivre sur une autre terre.

Bienvenue donc et écrivez dès que vous en sentirez l’envie.


Un des responsables de ce qui pourrait aussi devenir un livre, si vous en éprouvez le désir !

REMARQUE : Les articles sont rangés par années et par mois .

Dans la rubrique "SOMMAIRE" vous ne trouverez que les premiers articles publiés c'est à dire jusqu'à fevrier 2009. Les autres sont classés sous la rubrique "ARCHIVES DU BLOG".

La meilleures façon de trouver un article est d'écrire le nom de l'auteur dans la barre de recherche située en haut à gauche et indiquée par le dessin d'une loupe. Puis de cliquer sur la touche " ENTREE" du clavier. Tous les textes écrits par cet auteur apparaîtront.

vendredi 23 janvier 2009

LE CHANT DU COQ

R. SULTAN

Avec un petit groupe de 7 scouts , âgés de 13 à 14 ans , nous faisions une randonnée dans les collines boisées , le long de la frontière algérienne , entre le hameau de Gardimahou et la ville de Tabarka , au bord de la mer ( environ 40 kilomètres ).
Nous étions guidés par le père d'un des scouts , ancien contrôleur civil retraité , qui connaissait parfaitement toute la région qu'il avait entièrement parcouru , le plus souvent à cheval . Il parlait couramment l'arabe et les dialectes de la région .
Aux différentes étapes prévues , dans des abris gérés par les gardes forestiers , des vivres et de l' eau étaient entreposés par leurs soins à notre attention .
A la troisième étape , nous n'avons pas pu accéder à l'abri , et , par conséquent , nous nous trouvions sans vivres , et surtout sans eau , car pas de source à proximité .
Suivant notre guide , toujours gai et plein de ressources , après une heure de marche , nous arrivâmes à un tout petit village , dont les habitant vivaient de quelques cultures à leur usage , et d ' élevage de diverses volailles , chèvres et moutons .
Notre guide salua très courtoisement le chef du village , venu nous accueillir , et lui demanda s'il pouvait , sans que cela démunisse le village , nous fournir un peu d'eau , et un peu de farine , ou quelques légumes .
Le chef du village lui répondit : " ces enfants ont l'air fatigués .installez vous à l'ombre , devant ma maison " . Il nous fit apporter immédiatement de l'eau , et demanda au chef de nous faire patienter , pendant qu'il faisait préparer des vivres .
Après environ trois quarts d'heure , quelques jeunes du villages arrivèrent , chargés de plats fumants , garnis d'un extraordinaire couscous au poulet !
Le chef dit à notre guide : " ceux qui viennent me demander accueil dans mon village sont considérés comme mes enfants , soyez les bienvenus , et qu Allah vous donne la santé "
Après cet intermède aussi beau qu ' inattendu , nous devions reprendre notre chemin , pour rejoindre l'étape suivante avant la nuit .
Le chef du village nous conseilla de passer par une crête qui réduisait le trajet de moitié .
Cette crête s'appelait : " mzara el sardouk " ( le chant du coq ) .
D ' après la légende locale , autrefois , dans le village , un homme avait volé et mangé un coq , en ne laissant aucune trace de son larcin .
Soupçonné par le chef du village , il nia son forfait . Le chef lui demanda alors de venir avec les notables du village sur la crête qui surplombait le village , d'où l' on pouvait voir le tombeau d'un saint homme , Sidi Abdallah . et de jurer sur la tombe du Saint qu'il n'avait ni volé , ni mangé le coq .
Arrivé sur la crête , le voleur , en souriant , jura . Mais , par la puissance de l'Esprit du Saint Homme , le coq se mit à chanter dans son ventre .Et c'est depuis ce temps que cette crête est appelée par le habitants de la région " mzara el sardouk " .
Cet accueil et cette légende , et bien d'autres histoires locales que j'ai toujours écouté avec attention et plaisir , ont contribué à m'attacher à cette Tunisie que j'aimais vraiment .
Je suis un peu triste d'avoir constaté qu ' une grande partie de la population tunisienne a fait un amalgamme entre quelques colonialistes , qui étaient loin d'être les plus nombreux , et les autres habitants , non musulmans , qui ne demandaient qu' à vivre en paix et en bonne intelligence avec tous .
Nous garderons quand même un souvenir lumineux de notre adolescence dans ce pays,
en dehors du fait que c'était notre jeunesse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire