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Ouvrez vous à l’espérance vous qui entrez dans ce blog !

Et ne vous croyez pas obligés d’être aussi puissants et percutants que Dante. Si vous avez eu plaisir à lire les lignes qui suivent et s’il vous est arrivé de passer d’agréables moments à vous remémorer des souvenirs personnels heureux de votre vie en Tunisie ; si vous éprouvez l’envie de les partager avec des amis plus ou moins proches, adressez les -- sous une forme écrite mais la voix sera peut-être bientôt aussi exploitable -- à l’adresse : jean.belaisch@wanadoo.fr et vous aurez au moins le contentement d’être lus à travers le monde grâce à l’internet et à ses tentacules.

Vous aurez peut-être aussi davantage c'est à dire que d’autres personnes, le plus souvent des amis qui ont vécu les mêmes moments viendront rapporter d’autres aspects de ces moments heureux et parfois corriger des défaillances de votre mémoire qui vous avaient fait prendre pour vérité ce qui était invention de votre cerveau émotionnel.

Ne soyez pas modestes, tout rappel peut être enrichissant, n’hésitez pas à utiliser votre propre vocabulaire, à manier l’humour ou le sérieux, les signes de richesse (y compris intellectuelle) ou les preuves de la pauvreté (y compris d’un moral oscillant). Vous avez toute liberté d’écrire à la condition que vous fassiez preuve de responsabilité puisque d’une façon ou d’une autre nous représentons tous un groupe de personnes qui a aimé la Tunisie et qui a pour d’innombrables raisons, choisi de vivre sur une autre terre.

Bienvenue donc et écrivez dès que vous en sentirez l’envie.


Un des responsables de ce qui pourrait aussi devenir un livre, si vous en éprouvez le désir !

REMARQUE : Les articles sont rangés par années et par mois .

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dimanche 11 avril 2010

Nature-culture Nostalgie

SCIENTIFIQUES ARTISTES ET RELIGIONS
Des voies qui s’entrelacent indéfiniment
Jean Belaisch





Né à Tunis sous le soleil, éclairé par les trois couleurs : bleu, blanc et jaune, égayé par le rouge des pastèques, fracturant des amandes vertes en espérant trouver la philippine, brisant une épluchure d’orange pour en humer les gouttelettes acides et odorantes, enchanté par l’incomparable et fine autant qu’élégante senteur du jasmin et parfois enivré par l’odeur profonde des roses aux pétales tassés, découvrant les petites fleurs des cyclamens sur les flancs du bou Kornine, parcourant les courbes ruelles des souks au pied des minarets et des dômes, se faisant brûler les pieds par le sable de la Goulette, admirant sous tous ses angles la Méditérranée réelle ou dessinée, exaspéré par les lenteurs criardes de la musique arabe (qui plus tard, effet de la nostalgie ? éveillait en moi d’étranges sensations), j’ai retrouvé, tout comme mes amis, une fois arrivé à Paris, la culture française qui nous avait motivés et soutenus quand nous vivions en Afrique !


Aujourd'hui nous (en tout cas moi) nous interrogeons : pour quelles raisons-avons nous été si surs d’être montés dans un train fonçant vers le progrès source obligée de félicité ?


Curieusement, à 80 ans passés, je vois s’opposer dans notre trajectoire les classiques concepts de culture et nature.


Et je crois aussi comprendre pourquoi l’idée que nous n’allions pas nécessairement tout gagner ! ne s’était pas imposée à nous.


Probablement parce qu’il n’y a pas en réalité pour les êtres humains d’opposition mais un incessant et inapparent chevauchement, une constante coopération entre ces deux grands principes .


Nous avons eu la Comédie Française, les grands concerts, le froid glaçant, la Seine gelée, les courbes élégantes des arc-boutants de Notre Dame, pour les étudiants en médecine un enseignement par des chefs de clinique dont les connaissances nous impressionnaient et l’impression d’une ascension sur l‘échelle que l’humanité se construit jour après jour.


(je le reconnais volontiers ce sont des grands mots emphatiques mais les petits mots gâcheraient cette réflexion et il n’y a que les grands écrivains qui savent faire si bien briller les petits mots qu’ils peuvent même en dire plus que les belles paroles).


Nous avons eu, de plus, la chance qu’André Malraux blanchisse les murs noirs des immeubles parisiens qui avaient assombri notre humeur, joyeuse au départ de Tunisie. Sans exagérer son mérite sur ce point, on peut reconnaître qu’il a au moins supprimé – pour nous plus que pour les autres français- une insupportable et angoissante grisaille.


Et nous n’avons pas au début de notre parcours, sauf sans doute quelques cerveaux plus sensibles, perçu tout ce que nous avions perdu et que nous ne retrouverions plus qu’à de rares intervalles.


Cette nature, beaucoup plus présente et plaisante en Tunisie que dans les villes de France allait progressivement s’effacer en grande partie de notre vie. La mer évidemment et sa température idéale dans nos souvenirs d’enfance (on n’est pas obligé de penser au liquide amniotique, mais si ça vous plait, faites le ! ), les odeurs –l’olfaction se perd chez les humains mais est-ce la faute de la nature ou de la culture ? ; les couleurs il n’y a que des méditerranéens pour ne pas en avoir honte et même pour les faire chanter sur les murs des maisons comme sur les tissus que l’on porte tous les jours. Pour ne pas parler, enfin, des bruits et des voix, toujours écrasées par la bonne éducation et dont la surdité propre à la vieillesse vient aggraver la perte. Quant au goût, en particulier des épices, les divergences sont grandes sur ce point…


On en connaît tellement d’autres aspects, on les dit avec parfois avec tant de poésie et nous avons tellement tous éprouvé ces manques, qu’il ne sert à rien de s’appesantir. D’autant plus que nous sommes tous si merveilleusement bien installés dans notre très cher pays la France qui nous a si généreusement accueillis !



Pourquoi avoir écrit ces réflexions mi figue-mi raisin ?


Parce qu’à 80 ans, le rideau de l’avenir se ferme bien plus brutalement qu’on ne l’aurait jamais imaginé. On est alors irrésistiblement attiré par le rétroviseur et l’on se sent obligé de choisir non pas entre le le passé et le doublet "présent-avenir" mais entre la voie du pessimisme et celle de l’optimisme.


Le pessimisme -c’est évident- c’est la voie de la science, le silence des espaces infinis m’effraye de Pascal, l’absence probable d’une direction imprimée à notre monde par une puissance supérieure et la prise de conscience que seules les lois de la nature et pour chaque individu le hasard, mènent la ronde. C’est l’idée qu’il ne faut espérer aucune prolongation à notre propre vie qui va très bientôt s’évaporer, ce qui n’est cependant pas une catastrophe en ce qui concerne la grande majorité des humains dont je fais partie.


L’optimisme, en revanche c’est l’art et la poésie. C'est-à-dire que l’on peut en parler pendant des heures sans se lasser. Ce qui n’aura pas lieu ici rassurez vous !


L’art.


Tant qu’on est sur cette immense petite terre, on peut en voir les beautés, les décrire pour les autres humains en les sublimant au gré de notre propre vision, les reproduire avec le grain de sel personnel de la transformation. Et toujours dans un double, mais aussi unique, objectif principal : arrêter ou seulement freiner le temps pour profiter avec l’intensité la plus puissante dont nous soyons capables, des moments plaisants que nous vivons.


La poésie, comme la musique, prise dans son sens le plus large, c’est le moyen qu’ont trouvé les hommes d’ouvrir grand les portes vers le monde de l’imagination et de… l’harmonie !



Cependant les scientifiques ne s’opposent pas aux artistes. Ils découvrent les lois de la nature sans lesquelles les œuvres des artistes ne pourraient se déployer et ils imaginent des moyens grâce auxquels elles seront diffusées à l’ensemble du monde.


Que feraient-ils d’ailleurs sans les artistes ? Que serait leur vie, rivés qu’ils seraient devant des équations de plus en plus longues et de moins en moins accessibles aux élèves de sixième ou en face d’ordinateurs de Xème génération dont la puissance serait en concurrence avec leurs propres circuits neuronaux et avec lesquels ils feraient d’interminables parties d’échecs jusqu’à ce que la machine les batte à tous les coups ? Artistes et scientifiques sont indissociables, ils voient des aspects de la nature que le profane ne peut apercevoir que grâce à eux.


Ainsi, s’il y a un moyen, une raison, de vivre pour un humain de 80 ans, ce sont les arts poétiques et de reproduction imaginative de la nature qui le lui donnent. Et c’est grâce aux traditions de la culture humaine qu’ils y ont accès.


Même celui qu’on appelait jadis un vieillard, aujourd'hui volontiers un "old-old", qui d’ailleurs s’acharne à ne pas croire qu’il fait partie de cette catégorie, pourra, malgré ses handicaps et ses douleurs, se laisser pénétrer par des effluves de bonheur et découvrir des sources mystérieuses de joies de moins en moins explosives mais qui jaillissent parfois très haut. Cette joie dont un de plus grands philosophes de l’histoire humaine, SPINOZA, prônait la recherche.



L’idée de la signification des remerciements et de leur importance se manifeste ici. Et les personnes âgées ont peut-être plus que les autres la possibilité de les comprendre et de les dire.


Tous les artistes, ont besoin d’être remerciés, même par un simple sourire s’il vient à point et s’il sonne juste. Et ils se sentiront légitimés dans leurs efforts et incités à poursuivre sur leur chemin.


Les peintres, les écrivains, les acteurs de théâtre qui décrivent le monde de la façon la plus noire, méritent eux aussi ces remerciements parce qu’ils nous montrent ce que sont les pensées des malheureux dont nous avons la chance de ne pas être, ou parce que comme ils nous ont emmenés au fond du trou, nous ne pouvons que remonter si nous savons nous ouvrir aux multiples splendeurs de notre environnement. Ces merveilles que le hasard, oeuvrant pendant des millénaires, a gravées sur notre terre et qui par d’autres et surprenants hasards peuvent venir stimuler les cinq sens dont l’évolution nous a généreusement dotés.



Ces réflexions sur l’art, la reproduction, la lutte perdue contre le temps, me poussent à aborder, d’une façon qui pourrait paraître surprenante et déconnectée des idées qui précèdent, un thème qui nous interroge tous et qui a déjà suscité des « réflexions » de la part de grands philosophes. Elles cherchent à apporter une petite lumière supplémentaire pour résoudre une « question » désespérante pour une petite mais exceptionnelle et « juive » partie de l’humanité.



Trois foyers d’intelligence se sont allumés dans le pourtour proche et lointain de la Méditerranée :


- La Mésopotamie et son annexe le Croissant Fertile,


- l’Egypte rattachée au foyer précédent par ce croissant,


- et quelques siècles ou millénaires plus tard, la Grèce.


Tout ce qui définit « notre » occidentale civilisation actuelle provient des étincelles parties de ces feux. Ce qui ne veut pas dire que les théologies scandinavo-germaniques et plus loin les asiatiques n’ont pas été autonomes. Il est probable néanmoins, que certains de leurs fondements en découlent en raison des inévitables échanges qui ont eu lieu entre les civilisations et de la passion des hommes de chercher sans cesse à savoir ce qui se passe ailleurs.


- Les Egyptiens ont appréhendé le concept de temps et se sont acharnés à l’annuler au point même d’avoir voulu nier la mort de leurs grands personnages, en leur procurant les supports matériels d’une vie dans l’au delà.


- Les Mésopotamiens, sumériens, akkadiens et consorts et les hébreux ont voulu s’opposer conceptuellement au passage du temps en délaissant la terre au lieu de s’y enfoncer.


- Les grecs ont excellé, comme bien des familles humaines d’ailleurs, dans l’art de fixer des instants de vie par la « re-création » artistique. Ils ont poursuivi cette recherche jusqu’à ses limites extrêmes dans l’architecture, la sculpture et même par leurs approfondissements philosophiques.


- Les hébreux se sont distingués de ces peuples en interdisant la re-production de tout ce qui vit pour réserver ce pouvoir à une entité transcendante et extraterrestre. Ils ont dépouillé les humains de ce qui est une de leurs meilleures aptitudes : la reproduction de la nature qu’ils ont mise en œuvre de multiples façons pour la mieux posséder. En contrepartie, ils ont distingué entre les espèces, les personnes et les périodes du cycle annuel jusqu’à l’extrême limite et ont édicté des interdictions et des autorisations innombrables et en apparence incompréhensibles sauf dans l’optique d’un témoignage d’admiration et d’obéissance à l’œuvre divine doublée d’une mise en application de découvertes de règles hygiéniques susceptibles d’être utiles aux hommes .


Selon eux rien n’appartient donc aux habitants de la terre. On comprend que depuis des millénaires, ces hébreux soient devenus la cible des autres hommes qui ne voulaient pas être spoliés de leurs biens, et étaient même prêts à les reconquérir en ramenant si besoin Dieu sur la Terre, tout en montrant au passage que la mort pouvait être vaincue. Vous avez reconnu le fulgurant passage de Jésus-Ieoushoua.


Mais les hébreux ont fait encore plus mal, ils ont découplé de la démarche spirituelle la recherche de la beauté à laquelle, peut-être grâce à l’excuse que Dieu était à son origine, ils étaient cependant aussi sensibles que les autres.


Enlever la conquête de la beauté aux humains, quelle aberration ! Les hébreux avaient cependant leurs raisons, ils pensaient que le but poursuivi était digne de ce sacrifice : éviter de se laisser emprisonner par la forme puisque seule compte et règne la divinité qui a créé le monde ! Mais les autres hommes ne l’entendaient pas de cette oreille…


Entre ces trois foyers, les guerres ont été incessantes et sans merci. Elles ont fourni aux humains des modèles parfaits pour qu’ils n’aient aucune peine pour trouver les moyens de s’entretuer ! Il faut cependant reconnaître que les asiatiques n’en ont pas eu besoin et qu’ils ont su se donner des leçons aussi efficaces pour parfaitement s’entre-anéantir.


La guerre la plus connue des Français a eu lieu entre une colonie grecque : Rome et une colonie du croissant fertile : Carthage. La Sicile par exemple a été un lieu de bataille paradigmatique, car une fois la victoire d’un camp assurée, chacune des troupes avaient ordre -qui était exécuté avec cœur et efficacité- de détruire les maisons et les temples des ennemis. Sur la terre d’Afrique, le travail a aussi été réalisé avec détermination et minutie : Delenda est Carthago !


La guerre la plus connue de tous les hommes de l’Occident est celle de Troie, en Asie mineure, toute proche de la Mésopotamie et qui devait se terminer par la victoire des grecs puisque chantée par un des plus grands poètes qui, et ce n’est pas un hasard,était grec.


Les juifs n’ont pas participé à ces batailles. Ils voulaient seulement qu’on les laisse dialoguer avec le ciel. Mais ils donnaient un bien mauvais exemple, il n’était donc pas possible de les laisser tranquilles. Le mieux était de supprimer leur lieu de culte, ce qui a été très bien fait. Comme cela n’avait pas suffi à faire disparaître leur s dogmes et leur mode de penser, d’autres méthodes ont été mises en œuvre, d’abord dans le désordre et pendant des siècles, puis avec une parfaite organisation. Cette histoire n’est pas agréable à raconter, elle est de plus trop bien connue. Qui serait assez doué pour en faire un nouveau récit ?


Pourtant les causes persistant, il n’est pas impossible, malheureusement que le cycle recommence.


Cette dramatique éventualité est elle aussi connue de tous et au moins des intéressés que nous sommes.


Alors ? bien faire et laisser dire et même accepter de disparaître ou se cacher tout en fourbissant des armes secrètes ?


Quelqu’un sait-il lequel de ces choix serait le meilleur ? Et pour finir si les juifs allemands, oubliant toute leur culture avaient décidé de se transformer eux aussi en assassins et avaient créé des bandes de nervi pour tuer l’auteur de mein kampf seulement en fonction des annonces qu’il faisait dans son livre, est-ce que cela aurait été une horreur ?




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