- J’en suis certaine : tu m’inviteras à la signature ? »
dimanche 7 octobre 2012
lettre à Lydie de Michelle CASANOVA
Chère Lydie,
Que m’a-t-il pris, après 25 ans de silence, d’aller te chercher sur la Toile puis sur Facebook ? grâce aux photos déposées, je t’ai vu prendre de l’âge (si peu), toujours souriante.
Je t’avais téléphoné, et tu m’avais répondu que tu préparais un livre (je n’ai pas su le sujet) et que désormais tu te concentrais dessus jusqu’à sa sortie… peut-être.
Je t’avais rassurée et dis que j’étais certaine que ce serait un grand succès ; « tu crois ?
Et j’ai attendu… je passe souvent devant la Trinité et pense à toi. J’ai mis ce silence sur ton habituelle humilité. J’ai pensé que tu n’osais pas m’écraser de ta supériorité ; en effet,
tes parents, tes sœurs, étaient petits, minces, souriaient sans plus.
Toi, tu étais grande, de magnifiques dents en éventail que tu montrais tout-le-temps, car tu souriais, tu riais. Tu étais bienveillante, pleine de compassion et d’empathie ; tu avais le goût du bonheur, et tu savais le dispenser autour de toi.
Tu avais étudié, obtenu un diplôme de Lettres qui te permettait d’enseigner dans une école de la rue Claude Bernard. Jamais tu ne m’as écrasée de ta supériorité intellectuelle.
Alors que ta famille avait des yeux marrons comme tout-le-monde, les tiens, immenses, étaient du vert jaune de la mousse des bois qui manque d’humidité l’été. Je n’en ai jamais vu, de cette couleur-là, d’autres que les tiens.
Ta famille était petite, toi tu étais grande. Comment ont fait tes parents pour avoir un cygne dans leur couvée de poussins ? ta mère dispensait l’amour autour d’elle et ton père était le meilleur préparateur en pharmacie. Et ils furent les meilleurs parents que j’ai jamais rencontrés. Mes sœurs et moi-même étions constamment « fourrées » chez toi, faisant nos devoirs, jouant dans la ruelle… puis nous nous sommes un jour retrouvées par hasard, rue Bonaparte ; nous étions alors des jeunes femmes, mariées, mais avions repris, comme si nous nous étions quittées la veille, nos conversations.
Nos fils se rencontraient à chacun de leurs anniversaires… tout s’est arrêté il y a 25 ans…
J’ai lu sur un site livresque, tes poésies, pleines de charme et de légèreté. J’ai alors questionné son « mentor » qui m’a appris la triste nouvelle…
A Dieu, mon amie…
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